Récemment, Catherine Kozminski-Martin a écrit une lettre à la fois touchante et révoltante à La Presse. Cette lettre relatait la mauvaise expérience qu’a subie sa fille Maëlle dans un centre de dépistage de la COVID-19 à Longueuil.
Eh oui ! L’autisme est encore une chose mal comprise par certains et certaines d’entre nous. Sauf que… lorsqu’on le vit et ce, devant une foule qui préfère regarder ailleurs plutôt que d’intervenir, disons que c’est extrêmement choquant et par le fait même, totalement inacceptable.
Ça commence très bien avec le gardien de sécurité qui a immédiatement « spotté » Fluffy, le chien Mira de Maëlle. C’est écrit noir sur blanc dans la lettre : « on nous cible immédiatement de loin ». Oh boy! Un chien! Il faut intervenir immédiatement, hein ? Il faut se bomber le torse et commencer à montrer qu’on a autorité sur tout le monde, sans même tenter de comprendre la raison de la présence de Fluffy, n’est-ce pas ?
Trois hommes ont entouré Catherine et Maëlle. Trois hommes qui n’en ont rien à foutre des autistes ont entouré Catherine et Maëlle pour leur montrer qui sont les patrons puis comment ça doit être « runné » un centre de dépistage. Parce que l’autisme a subitement dérangé ces « gentils messieurs » qui « heille, on fait juss’ suivre el’reglement, tsé ». Parce que l’autisme, encore une fois, est ciblé ici comme quelque chose de dérangeant… Lorsque c’est un autiste non-verbal qui doit passer le test, vous faites quoi, mes chers hommes ? Vous dîtes au parent qu’il va attendre à l’extérieur ? Parce qu’il a 18 ans, il est bien assez grand pour passer son test comme tous les autres ?
Wow… « Heille, on fait juss’ suivre el’reglement, tsé ». Vous faites dur. Maëlle entre à l’intérieur, plus nerveuse que jamais, pendant que Catherine sent le je-m’en-foutisme des personnes qui font la file… On les entend, vos pensées. Ça fait partie de nos super-pouvoirs de parents d’enfants « différents ».
Dérangeant… On est bon au Québec pour ce genre de chose. On le voit très bien à travers tout le débat du racisme systémique. On se braque. Sur la diversité à la télé, on se braque : Heille! On a Normand Brathwaite et Melissa Bédard, c’est la preuve qu’on a réglé le problème ! Sur l’autisme : Heille! On a tout vu les épisodes d’Autiste bientôt majeur ça fait que, hein ? On est sensibilisé puis foutez-nous la paix. On fait le strict minimum, on a la conscience tranquille et that’s it.
C’est drôle, mais on dirait que non…
Sur Twitter, Charles Lafortune réagissait à la lettre de Catherine en mentionnant qu’on devrait faire une 3e saison de Autiste maintenant majeur. J’ai senti qu’il ne blaguait pas.
Ça va faire avec l’ignorance. Il n’y a plus d’excuses. La Fondation québécoise de l’autisme se fend le derrière pour sensibiliser la population sur les besoins des autistes, sur leurs « caractéristiques ». Et dire que cet incident se passe en plein mois de l’autisme, alors que toutes les organisations au Québec mettent la main à la pâte et créent divers documents pour mieux comprendre l’autisme.
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