Ces temps-ci, j’explique à Laurent pourquoi certains noms d’équipes sportives sont offensants, notamment -je dirais même exclusivement- envers les premières nations. Par exemple les Indians de Cleveland, les Black Hawks de Chicago ou les Redskins de Washington.
Tout a d’ailleurs commencé le jour où les « Redskins de Washington » ont pris l’excellente décision de laisser tomber le nom de « Redskins » pour adopter temporairement « Équipe de football de Washington » (ou « Washington Football Team ») en attendant de trouver un nouveau nom. Parce que le terme « redskin » est raciste. Certaines personnes appellent les autochtones de cette manière pour les rabaisser. Même chose avec les Eskimos d’Edmonton parce que le terme « eskimo » est péjoratif et voudrait dire « mangeurs de chair crue ».
-Papa, pourquoi les Redskins de Washington veulent changer de nom ? Me demande Laurent alors que nous discutions de son stage ou de sa journée à l’école. Il y a toujours une question « out of nowhere » qui émane de son cerveau.
J’ai pris mon temps pour bien lui expliquer la situation. Dans sa tête, un nom d’équipe c’est immuable. Alors j’ai utilisé le cas de Rosa Parks et de Jackie Robinson, deux histoires qu’il connaît par coeur, pour lui faire comprendre que les choses injustes ne peuvent demeurer telles quelles. Il en va de même pour les Redskins et les Eskimos.
Laurent comprend très bien la situation. Peut-être un peu trop, parfois. En effet, c’est sa nouvelle « phrase-echolalie » : on ne dit pas « Redskins » parce que c’est péjoratif, c’est raciste, moi je suis pas comme ça, on dit maintenant Équipe de football de Washington mais peut-être qu’ils vont s’appeler les Warriors ou les Generals, etc. C’est la même chose avec l’équipe d’Edmonton. Laurent espère que le prochain nom sera les Ewoks !
Laurent comprend ces enjeux, mais jusqu’à quel point ? Dès qu’il entend un commentateur sportif parler d’un joueur « noir » (je ne me souviens plus du contexte), il se crispe et martèle « PAPA, ÇA SE DIT PAS! C’EST RACISTE! » Je me trouve alors dépourvu dans mes explications. « Laurent, il ne dit pas cela pour insulter ou être raciste ». Ensuite il enchaîne avec Rosa Parks (encore) et Jackie Robinson.
Dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs, je pense bien qu’on pourrait tendre la main aux autistes et établir un dialogue. Ils partagent leur classe TSA avec plusieurs autres élèves de race noire, des Maghrébin.es, etc. Cela permettrait aux autistes blancs de mieux comprendre leur société et d’être sensibilisé.es aux embûches que rencontrent leurs camarades racisé.es. Avec les membres des Premières nations aussi, on pourrait tisser des liens. Ce sont des jeunes qui veulent être accepté.es pour ce qu’ils sont. Des jeunes qui ont beaucoup de coeur. La pandémie empêche ces belles rencontres, mais peut-être qu’un jour ce serait des projets à considérer. Qu’en pensez-vous ?
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