Sur les ondes de Qub radio le 15 mai, Jean-François Baril, animateur bien connu à la télévision, s’interroge sur la santé mentale des adolescents qui sont, selon lui, carrément oubliés par le gouvernement du Québec. Il en parlait aussi ouvertement sur sa page Facebook.
L’humoriste a communiqué ses préoccupations avec le public, à la suite de l’annonce du gouvernement de permettre la pratique de plusieurs activités sportives comme la pêche, le kayak, le tennis et le golf. Je l’appuie dans ses démarches parce que j’ai déjà été adolescent et bien que je préférasse la lecture et l’écriture à la pratique sportive, j’étais fort heureux de pouvoir dévaler les pistes de ski l’hiver et faire du vélo de montagne l’été avec mon cousin.
J’aimerais bonifier avec ce que les ÉHDAA ados vivent en ce moment. Jean-François s’inquiète que les ados ne puissent bouger assez. Ça me préoccupe, mais avec un ado ÉHDAA, mon inquiétude va plus loin.
Dans un article paru dans La Presse récemment, Isabelle Archambault, professeure de psychoéducation à l’Université de Montréal, est inquiète de la santé mentale des adolescents confinés. Et elle parle ici des ados neurotypiques. Imaginez maintenant un ado handicapé physique ou intellectuel, un autiste ou un jeune Tourette…
Laissez-moi prêcher pour ma paroisse : la situation n’est pas rose pour tous les ados autistes. Le nôtre, bien qu’il trouve son compte dans l’enseignement en ligne, doit redoubler d’effort pour ne pas perdre ses acquis en socialisation. Ça, c’est à l’école que ça se faisait. Dans son cas, à l’école secondaire. Et la socialisation, c’est important.
Non seulement à l’école, mais avec les amis aussi. Nous n’avons rien contre les conversations Skype, mais ça ne remplace pas les vraies conversations, dans le cadre d’activités ludiques comme aller chez Cosmix. Qu’est-ce que Cosmix ? C’est le magasin de comics que je fréquentais lorsque je vivais à Ville Saint-Laurent. J’avais promis à Maëlle et Laurent -les amitiés développées lors des tournages d’Autiste bientôt majeur persistent encore- de les amener. Pierre et Sylvain se seraient un plaisir de parler Pokémon avec Maëlle qui est une experte en la matière. On doit mettre tout cela sur la glace. Même les simples rencontres au restaurant ou à la maison de l’un et de l’autre.
C’est très dur. Dans le cas de Laurent, ça crée de l’excitation conjuguée parfois à de l’anxiété. Mais bon, les commerces semblent plus importants que l’école, on dirait…
Il y a des familles qui doivent retourner sur le marché du travail parce que les commerces ouvrent ou qui sont sur la ligne de front depuis le début de la pandémie parce qu’ils occupent des postes essentiels : policier.es, infirmier.res, préposé.es aux bénéficiaires, médecins, etc. mais aussi caissier.es, manutentionnaires, empaqueteurs, etc. On comptait beaucoup sur la réouverture des écoles secondaires pour donner du répit aux parents, mais aussi permettre à ces jeunes de ne pas perdre leurs acquis. On veut bien leur donner la classe en ligne, mais plusieurs n’ont pas accès à leur ordinateur. Il y en a même qui font leurs devoirs sur téléphone portable, ce qui n’est pas l’idéal.
Et les écoles secondaires qui pourraient être « réquisitionnées » pour faire plus de places aux élèves du primaire. À la Commission scolaire de mon garçon, la situation me fait un peu grincer des dents parce que l’on précipite, pour ne pas dire « pitcher » des autistes prometteurs dans des programmes FMS et FPT pour des questions de sous (subventions) et pour créer de l’espace. On aurait bien aimé que des écoles SASS soient implantées sur son territoire dans lesquelles Laurent prendrait tout le temps voulu pour obtenir son diplôme d’études secondaires, le bout de papier nécessaire pour étudier en cuisine à l’Institut d’hôtellerie de l’école Calixa-Lavallée. Le SASS, semble-t-il que c’est une idée de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. Dommage que l’on ne veuille partager ses bonnes idées entre « Centres » de services…
Nos ÉHDAA ont besoin de sortir aussi.
Pour jouer dehors, mais aussi pour qu’on s’occupe d’eux !
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