Récemment sur les ondes de Paul Arcand, le « commissaire » Luc Ferrandez a totalement validé mon point de vue sur Mike Ward et sa blague sur Jérémy Gabriel. J’ai toujours cru que celle-ci a donné un droit à la meute qui suit Ward de s’en prendre à l’handicap de Gabriel.
Monsieur Ferrandez parlait, de son côté, d’une chasse à courre. Il a entièrement raison de le spécifier, car c’est exactement ce qui est arrivé. Une chasse à courre. C’était le coup de trompette qui a fait galoper la horde de « would be » humoristes qui confondent liberté d’expression et « common man, c’est jusss une joooooke! » vers Jeremy Gabriel pour ensuite l’harceler à l’école, sur les réseaux sociaux, etc.
Mike Ward prétend qu’il avait agi de la sorte pour traiter Gabriel comme son égal… Ainsi donc, pour être accepté dans la société, tout ce qui ne représente pas la norme doit être harcelé, intimidé ? Il faut souffrir intérieurement pour se sentir égal à ce qui est la norme ?
L’humour, à l’époque de Molière, de Goldoni, des Farces du Moyen Âge, servait à attaquer les plus forts, à les ridiculiser. Cette fois-ci, on s’en est pris à un plus faible. La neurotypie cherchait un argument valable pour s’en prendre à lui. Mike Ward leur a donné le feu vert. Et voilà, l’acharnement était inévitable.
Mike Ward rend donc légitime que les « normaux » de rire de tout ce qui, à leurs yeux, leur semble « anormal ». Un peu comme si on disait « Allez les forts, riez des faibles, ils l’ont bien cherché avec leurs bizarreries, leur physique! »
On dit que « les parents ont pris un risque en exposant Jérémy » dit-on. Tant qu’à moi, j’ai également pris un risque avec mon épouse en exposant Laurent dans la docu-réalité Autiste, bientôt majeur. Un risque pour sensibiliser la société sur l’autisme et sur ses réalités. Un risque calculé, quoi ! Je ne crois pas qu’un jour on passera des commentaires hideux sur mon fils ou sur les participants d’Autiste, bientôt majeur. Pour ce qui est du « concept » d’égalité et de la pitié, ne vous inquiétez pas. Je le répète assez souvent à Laurent qu’il ne fait pas pitié. On lui parle aussi beaucoup d’égalité et d’inclusion, au point où il commence parfois a en avoir un peu marre.
Je dois m’attendre un jour ou l’autre qu’un.e humoriste « se penche » sur l’autisme en général au cours d’un numéro de stand-up ou un monologue. Espérons que ce soit fait avec intelligence et sensibilité, sans nommer de personnes en situation de faiblesse, ni employer des préjugés pour en faire germer d’autres dans la tête des « haters ».
Comme Deschamps l’a fait par le passé. Comme Parent l’a fait aussi. Ce n’est pas trop demander dans les circonstances.
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