Je me suis regardé le nombril

Sur la page Facebook de la Fédération québécoise de l’autisme, une dame m’a demandé de me regarder le nombril…

Alors, suivant son judicieux conseil, je me suis regardé le nombril. Voici ce que j’y ai vu :

16 ans de luttes pour la défense des droits de mon fils Laurent. J’y ai aussi vu ma femme qui devait se taper la plupart des rendez-vous chez les spécialistes. Ça se faisait au privé parce que dans le secteur public, c’était de deux à cinq ans d’attente.

Beaucoup de moments de doute sur la condition de Laurent, alors que nous n’avions pas de diagnostic clair. Nous sommes passés de « l’immaturité neurologique » à un diagnostic de TDAH « à 70% » donné par une organisation qui entube les parents afin de les convaincre que leurs enfants peuvent étudier au privé sans problème. Une longue histoire de dingue qui prend de la place dans mon nombril.

Des politiciens et des politiciennes qui font des coupures comme on se lève chaque matin, c’est-à-dire une routine à laquelle on ne peut déroger. Étrangement, le Parti Libéral du Québec, un parti qui se dit « social », s’occupait des coupures dans un gras qu’il ne peut tolérer, c’est-à-dire les pauvres, les handicapé.es, les chômeurs et chômeuses, les handicapé.es intellectuel.les, les enseignants et enseignantes, etc. Quant aux jeunes autistes, c’était « kessé ça l’autisme ».

Une ministre, Lucie Charlebois, qui a dit « je vais vous en faire un, moi, un plan autisme » après une consultation qui a duré un an. Un plan qui n’était pas suffisant pour combler les besoins, car il y en a beaucoup. Surtout en région.

Des premiers ministres qui n’ont jamais osé appuyer la cause de l’autisme. Un jour, il y en a eu un, François Legault, pour ne pas le nommer, qui a accepté l’invitation de Charles Lafortune et Sophie Présent pour venir les rencontrer. J’ai vu sur votre page Facebook que vous l’aimiez bien, François Legault.

Il y en a du stock dans mon nombril. Quand on creuse plus loin, on y trouve bien d’autres choses. De la culpabilité par rapport à l’état de mon fils et des interrogations diverses. Par exemple, est-ce que j’en fais assez pour lui ? On peut y voir beaucoup de positif.

Mais de fautes que j’aurais commises ? Ça non. L’autisme, ce n’est pas de ma faute, ni de celle de Sophie, encore moins de la société. L’autisme est là parce que c’est comme ça. Je ne vois pas pourquoi je devrais me sentir mal par rapport à ma lettre. Je pense que »tout est de la faute des autres » ? Non. Par contre, lorsqu’on promet quelque chose, on le fait.

Aider son prochain, c’est le propre de chaque être humain. Ça devrait être notre religion, en fait.

Il y a également de la mousse mais ça, c’est une autre histoire.

Et dans votre nombril, madame, qu’est-ce qu’on y retrouve ?

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