Cela fait aujourd’hui 22 ans.
Que j’ai enfilé ma redingote
Que j’ai pris place dans la voiture de mon père
Que j’ai klaxonné devant chez toi pour te confirmer que je serai à l’église
Que je faisais beaucoup de flapping devant l’autel pour me calmer
Que les portes se sont ouvertes
Que l’orgue a entamé la marche de Wagner
Que tu marchais dans l’allée avec ta belle robe blanche
Que le petit page a dit « le chien, à moi »
Que j’ai dit « oui »
Que tu as dit « oui »
Que l’organiste a joué la marche de Mendehlsson
Que nous avons pris la photo
Que nous nous sommes tous rendus au Club pour la réception
Que nous avons fêté
Et que nous avons réellement pris notre envol
22 ans d’amour, de joie, de peine, de folies en couple et en famille, d’équilibres, de réflexions sur de nouveaux mots comme la charge mentale et émotionnelle, d’épreuves. Ah oui! Les épreuves! Personne n’y échappe, je le sais, mais nous… Avec l’autisme, avec mon anxiété chronique, mes « est-ce que j’ai éteins le feu de la bouilloire? Il me semble que oui, il me semble que non », mes « c’est quoi ce bouton-là », mes « manières de voir les choses » comme mes marches à la manière de Monty Phyton dans la maison et au marché, mes « j’écris mal, ça ne marche pas ce roman-là », etc.
Pour y remédier, nous nous sommes forgés un univers complètement atypique pour répondre à nos nombreux besoins.
Ça fonctionne. Mais ce soir, pensons à nous. Faisons-le le plus souvent possible, mais commençons maintenant. Voilà pourquoi nous « flyons » à l’hôtel et au restaurant. Tu auras tes fleurs, c’est certain. Mais plus important encore, nous nous donnons du temps pour penser à nous. Et que je fasse l’effort de ne plus me demander si j’ai bien fermé l’eau du lavabo avant de partir. Pour une fois !
Je t’aime xxxx
Ton Patou
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