Le 2 avril sera la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme. Une journée proclamée par l’ONU afin de « sensibiliser le grand public aux besoins des personnes autistes et de leurs familles », comme le souligne si bien la Fédération québécoise de l’autisme sur son site web.
Le 2 avril est donc une journée importante et ce, pour bien des raisons… que nous devons encore expliquer !
Pourquoi ? Parce que pour encore trop de personnes, être autiste signifie bien des choses sauf être un humain capable de s’émouvoir (il y en a), de travailler (il y en a plus que vous pensez), de s’instruire (il y en… bon, vous connaissez maintenant le principe), d’aimer, de divertir et j’en passe.
Parlez-en à Walmart qui se cache derrière sa directrice des affaires corporatives Anika Malik pour nous dire que les autistes et les déficients intellectuels n’ont pas leur place dans le monde du travail. Certain.es avaient presque 20 ans d’ancienneté avant que la branche canadienne du géant américain du commerce de détail mette la hache dans un programme spécial d’embauche.
Une certaine droite (le « spectre » de la droite est quand même assez large) a beau dire que « Walmart avait le droit de le faire, Charles Lafortune devrait les remercier plutôt que de se choquer », n’en demeure pas moins qu’on bafoue encore la dignité de personnes plus vulnérables que d’autres… et Walmart a le culot de le faire à la veille du mois de l’autisme pour ensuite s’excuser, prétendre que le message à passer n’était pas le bon, que l’on veut réembaucher les employés « mal » congédiés la veille mais les insérer dans une autre structure, etc.
De la dignité. Il me semble que ce n’est pas trop demander.
Une dignité bien payée aussi.
Au nom de cette même dignité, il n’est pas normal que des enfants susceptibles d’être autistes mais qui proviennent de milieux plus défavorisés, ne puissent bénéficier de soins appropriés, c’est-à-dire d’accéder rapidement à un.e psychologue pour un diagnostic rapide et à des spécialistes pour leur permettre un meilleur développement.
Un autisme des riches et un autisme des pauvres… Je le pense et ce, même si je me trouve du côté des « culs cousus » !
Dans une province dirigée par un parti qui a à coeur la justice sociale, disons qu’on rate la cible « big time » ! La ministre Charleboisse fait toujours attendre pour nous dévoiler les résultats de la première année de sa « réforme autisme ».
Les sociaux démocrates du Parti Québécois n’ont pas fait mieux ! Quant à la CAQ… A-t-elle à coeur le bien-être des enfants et adolescent.es « différents » ?
J’ai presqu’envie de lancer une fondation pour faciliter l’accès à des psychologues pour obtenir plus rapidement des diagnostics. Une fondation aussi pour faciliter l’accès à des orthophonistes, des ergothérapeutes, des orthopédagogues. J’ai encore l’image de ce père de famille qui, avant d’entamer son 9 à 5, quête pour amasser l’argent nécessaire pour payer l’orthophoniste à sa fille. Ce n’est pas normal, je vous dis. Ce n’est pas normal.
Payer de l’impôt et ne rien recevoir en retour, ça commence à bien faire.
Avoir des ministres « Ponce Pilate » qui compatissent et qui se virent rapidement de bord pour aller couper des rubans et se faire prendre en photo dans des cérémonies de pelletées de terre pour soigner leur image, ça commence à bien faire aussi.
La société se parera de bleu le 2 avril. Il y aura de beaux discours, les rédacteur.trices écriront de jolis communiqués, mais est-ce que c’est assez ? Non. Mais rien n’est impossible. Après tout, nous sommes en année d’élections…
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