Nick et Daria Klanac contre l’incompréhension

En voyant Dans la tête de mon fils autiste de Daria Klanac sur le présentoir du Archambault, j’avais un préssentiment que ce récit n’allait pas être jojo. Une voix intérieure me chuchottait « ne l’achète pas, ne l’achète pas, ça parle d’une quête de trente ans pour un diagnostic, c’est sûr que c’est hyper négatif, tu n’as pas besoin de ça présentement, tu écris un livre sur l’autisme, ça va t’influencer de la mauvaise manière, ne fais pas ça, non, non, non »

-19.95 $, me dit la caissière.

Je l’ai acheté. C’est plus fort que moi. Un peu comme mes collections bizarres de prières italiennes, de drapeaux de villes et de régions italiennes, de livres italiens ou de soldats de plomb… mais pas italiens.

J’aurais pas dû… Maudit que j’aurais pas dû !

C’est très bon. C’est touchant et révoltant tout à la fois. Comment des institutions comme l’hôpital Sainte-Justine n’ont pas été en mesure de mettre le doigt sur l’autisme ?

Mais pour un parent anxieux ou qui planche sur un livre sur l’autisme, il faut le lire de reculons. C’est ce que j’ai tenté de faire, mais je ne suis laissé prendre par le récit.

Mal m’en pris puisque des vieilles colères ont ressurgi, notamment à l’égard de l’école Saint-Clément, établissement qui vise la perfection pure et que Nick Klanac a fréquenté étant plus jeune.

Une autre sorte colère m’a prise au ventre, cette fois-ci en lisant ce chapitre faisant état d’un « savant » qui « lisait » dans les lobes d’oreilles et qui se disait capable de corriger la communication intra-utérine survenue entre la mère et l’enfant. Autrement dit,  200 $ la visite pour se faire dire que c’est la faute de la mère si Nick est autiste – mais à ce moment-là, on ne le sait toujours pas. Nous sommes alors en 1990. Le genre de « thérapie » qu’Austisme Montréal aurait certainement défendu !

À l’âge de 18 ans, ni Sainte-Justine, ni L’HÔPITAL DOUGLAS, ne sont en mesure d’allumer sur l’autisme « Je ne sais pas si c’était par manque de connaissances ou manque d’intérêt », se demande Daria Klanac.

Ce n’est qu’à 28 ans que pour la première fois, un médecin, le Dr. Wolf, prononce le mot « autisme »… Le diagnostic est arrivé un an plus tard avec le Dr. Mottron. Enfin, le récit devient moins lourd !

Bien que je sois un peu sceptique que l’on donne du crédit à Nathalie Champoux et son histoire de « guérison »  de l’autisme à la page 103, ce témoignage vaut la peine d’être lu pour sa sincérité et sa détresse. Pour des parents qui viennent d’apprendre le diagnostic d’autisme de leur enfant ou qui se posent des questions, j’éviterais ce type de témoignage. N’oublions pas que « l’action » se déroule dans les années 70, 80 et le début des années 90.

Heureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Or, certaines choses n’ont pas encore tellement évolué. Les relations entre parents d’enfants autistes et la grosse machine gouvernementale. Par exemple, cette année, il a fallu faire la preuve à l’État québécois que Laurent est toujours autiste. Une démarche que doit entreprendre la psychologue responsable du département TSA de son école secondaire…

KLANAC, Daria : Dans la tête de mon fils autiste
Éditions La Semaine, 126 pages
19.95 $

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