Il était une fois, cinq ados dans un champ de lavande, quelque part dans le Saint-Eustache encore agricole.
Il y avait Maëlle, une passionnée de Pokemon et qui veille à ce que Fluffy, son chien Mira, ne manque de rien ; Emilio, qui réussit à voir le monde à travers la musique ; Ludovic, un grand silencieux qui s’anime aussitôt qu’on aborde le sujet de la linguistique ; Benjamin, l’expert en Métro et en cinéma ; Laurent, mon grand Laurent, détecteur de chiens et grand imitateur du capitaine Haddock.
Il était une fois cinq autistes loin des scénarios sociaux.
En fait, il était une fois cinq autistes qui sont tout simplement eux-mêmes.
Et c’est beau de voir ça !
Pourquoi cette rencontre ? Simplement dans le but de tourner un pilote pour un projet de documentaire qu va, selon moi, « humaniser » l’autisme. Depuis quelque temps, il y a une ouverture certaine sur cet état, mais elle est très factuelle : « les autistes sont comme ci, les autistes sont comme ça, ils font ceci comme ci, ils font cela comme ça », etc.
Cette fois-ci, on ouvre la bulle ! On découvre aussi l’univers des parents, on partage leurs joies et leurs craintes.
Tout un mandat que s’est donné Mathieu Gratton, le papa de Benjamin, et la boîte Pixcom. On espère qu’un diffuseur sera intéressé de participer en diffusant cette visite exclusive et humaine dans le monde autiste.
Pour Fils, cette expérience aura été celle d’une étonnante découverte : il y a des autistes ailleurs qu’à l’école.
Eh oui ! Son petit monde est bien calculé et d’une extrême précision entre l’école secondaire Anjou, sa maison, ses amies italiennes Sara et Miriam, son monsieur et madame Palmisano, « docteur » Lina qui a la patience de parler dans la langue de Dante avec lui, ses brunchs à Ville Mont-Royal avec Vida, Dori et les filles, son camp de jour et sa famille. Mais les autistes restaient derrière, dans sa classe au secondaire. Il a réalisé -et pourtant, on le lui dit tellement souvent!- qu’il peut y avoir des autistes partout autour de lui !
Les cinq ados se sont quittés en se promettant de se revoir, que ce soit au cinéma, à la maison ou dans un verger à discuter de choses et d’autres en bougeant, en « flappant » des mains. En étant eux-mêmes dans un monde qui se permet aussi d’être lui-même !
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