Cet exercice est un peu masochiste. Il s’agit de répondre aux gens qui commentent des articles portant sur l’autisme. Je vous préviens tout de suite, je serai un peu baveux dans le cadre de cette chronique. Baveux avec ceux et celles qui le méritent !
Et c’est parti. Suite à la parution d’un article sur Julia, le nouveau personnage autiste dans Sesame Street, un monsieur bien intentionné et préoccupé par les troubles qu’un autiste peut faire lors d’une fête d’enfants (hein?) a tenu à nous informer de la situation suivante :
Merci beaucoup de l’intérêt que vous portez au Trouble du spectre autistique. Merci aussi pour ce beau témoignage qui vient démontrer votre « impuissance » par rapport à l’autisme.
D’abord, c’est « autisme » et non « authisme ». Je suis désolé. C’est mon côté « Grammar Nazi » ou « TOC » qui prend trop de place dans mon cerveau !
Poursuivons : « un ami authiste est venu à la fête de mon fils mais la prochaine fois, un parent devra rester sur place ». Déjà, je commence à froncer les sourcils et à me questionner. Est-ce que le parent vous a informé que son fils était autiste ? J’imagine que oui. Si c’est le cas, vous a-t-il expliqué de quoi il en retournait ? Quelles étaient ses manies ? Qu’est-ce-qu’il pourrait ou ne pourrait pas faire ? Et vous, avec ses informations en mains, vous auriez pu suggérer que le parent reste ou qu’il parte sans problème souffler pendant trois heures.
« Il a fallu le controler pas mal plus que le reste ». Voilà pourquoi il faut poser des questions. Si vous avez dit « pas de problème », alors… c’est votre problème ! Mais le contrôler… Dans quel sens ? Lui dire « fais pas ci, fais pas ça » ? Oui, ça prend plus de surveillance. Ça prend plus d’ouverture aussi. Si vous n’êtes pas prêt à cela, c’est d’accord, on connaît déjà la chanson.
« J’apprend de mon erreur ». Pardon ? Quelle est l’erreur au juste ? D’avoir accepté qu’un autiste vienne chez vous ? Sûrement pas ! En fait, j’espère que ce n’est pas ça. D’après moi, l’erreur que vous avez commise, c’est de ne pas avoir posé assez de questions. J’arrête pas de l’écrire ! D’un autre côté, le parent aurait pu, de son côté, énumérer la liste de choses qui auraient pu arriver.
« Bien beau de vouloir les intégrer, mais faut pas non plus donner la responsabilité aux autres parents de s’occupper d’enfants authistes surtout quand ils n’ont aucune idée de comment dure sa peut-être ».
On ne vous donne aucune responsabilité non plus ! En fait, on vous demande ici trois heures de votre temps. On vous laisse un numéro de téléphone en cas de pépin, on vous laisse des recommendations, etc. C’est vous qui décider de les suivre ou non. Peut-être que vous devriez commencer à regarder Sesame Street en avril pour vous familiariser avec l’autisme ou, mieux encore, consulter des sites sur Internet. Celui de la Fédération québécoise de l’Autisme est un must.
Dure sa peut-être… Pourriez-vous préciser, s’il vous plaît ? Ah! D’accord, j’ai réussi à déchiffrer votre français. Vous avez trouvé ça dur, hein ? Vous avez vécu ça trois heures… Imaginez maintenant une vie.
À la revoyure, Muggle !