Je ne pouvais demeurer indifférent face à ce texte poignant qu’a écrit Fanny Cyr en 2015, pour le blogue Entre les deux oreilles. Cette détresse qu’elle dépeint si bien fait partie du quotidien de Femme de ma vie à la maison.
Les parents d’enfants différents vont rapidement nous comprendre, de même que certains parents d’enfants neurotypiques qui sont sensibilisés à cette réalité, par l’entremise d’amis ou de membres de leur famille qui se débattent dans ce malstrom émotionnel.
Cette peur de voir Fils sans avenir. Ce sentiment de ne jamais en faire assez. Ce « devoir » de faire face au jugement, de toujours se dépasser, d’oublier les crises et les manies de Fils, de répondre à l’incompréhension de certains ami.e.s et membres de famille, de s’inquiéter lorsque l’école communique via le Pluriportail d’un comportement répréhensible de Fils, de…
BASTA
Cette peur parfois paralyse, nous met tant d’incertitudes dans la tête… Cette peur amplifie nos inquiétudes et nous fait vivre crise d’anxiété par-dessus crise d’anxiété, parfois même des attaques de panique. Qu’on le veuille ou non, notre santé mentale n’est vraiment plus la même. C’est vrai pour la mère parce qu’en plus, on la perçoit comme le pilier de la famille. C’est toujours elle qu’on juge le plus lorsqu’elle arrive en retard chercher le petit ou la petite à la garderie, c’est toujours elle qu’on pointe du doigt si un truc ou deux traînent dans la cuisine, c’est toujours elle qu’on dévisage si l’enfant, dans une fête ou au restaurant, commet un geste déplacé et j’en passe. C’est toujours elle qui reçoit le pot en pleine figure. Tout ce que j’énumère ici fait partie « intégrante » du quotidien de Femme de ma vie.
C’est sûr que ceux et celles qui jugent, qui passent des commentaires, qui colportent des rumeurs à d’autres, ne font jamais cela pour mal faire. Évidemment que non ! Sinon, à quoi le rumeurs serviraient-elles, hein ? Je vous le demande…
BASTA
C’est sûr qu’on a simplement à coeur l’intérêt de la mère, l’intérêt de son couple, l’intérêt de son enfant, l’intérêt de sa personne. D’ailleurs, ces bien-pensants en beurrent parfois épais sur la manière qu’elle s’habille ces jours-ci, pourquoi elle ne se maquille pas, pourquoi ses cheveux semblent si ternes, pourquoi son teint est pâle, pourquoi ses joues sont creuses, etc. En plus, elle ne se ramasse pas, elle fait la princesse, semble apprécier sa nouvelle passion, soit la procrastination.
On fait les Jean Airoldi du papotage, on est incapable de lui dire tout cela en face, c’est tellement plus facile de parler dans son dos, tout en se vantant de sa progéniture qui pète des scores dans un programme international, tout ça…
BASTA
C’est sûr qu’on…
On va arrêter la montée de lait maintenant. Là, j’ai écris ce que j’avais à écrire et que personne n’oublie ce combat quotidien de ma femme. Que personne n’ose juger ses méthodes, ses conseils, ses hauts, ses bas, ses crises, ses erreurs. Que personne n’ose non plus juger les autres mères qui conjuguent l’autisme avec le quotidien. Une règle aussi complexe que le participe passé employé avec avoir…
BASTA ! BASTA ! BASTA ! Vous voulez tous son bien, mais vous le voulez mal.
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